Affaire foncière à Dougar : Le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye GUEYE et l’homme d’affaires Tahirou SARR dans de sales draps…

Le torchon brûle entre des membres de la coopérative Espoir 2000 dénommés (Les Coopérants en action) et le maire de Diamniadio, en l’occurrence Mamadou Moulaye GUEYE concernant une affaire foncière. En réalité, les faits remontent à 2016, quand la coopérative Espoir 2000, par le biais de son président feu Adama Emile DIOUF et le maire de Diamniadio, avaient signé un protocole d’accord concernant un site de 13 hectares 47 ares 70 centiares à titre d’habitation. Mais les choses semblent ne pas s’être déroulées comme convenu dans le protocole d’accord que les deux parties avaient signé.
On peut encore lire ce qui a été convenu et arrêté :
Article premier : Le maire de la commune de Diamniadio, sur l’initiative et l’accord de monsieur Adama Emile DIOUF, président de la coopérative Espoir 2000, ayant son siège à Pikine keur Mbaye Fall, agréée suivant l’arrêté numéro : 004059 du 08 mars 2005, procède au lotissement d’un terrain non immatriculé (TNI) de 12 ha 98 ares 02 centiares (408 parcelles) sis dans la commune de Diamniadio au quartier Dougar.
Article 2 : Les travaux d’aménagement, de nettoyage et de lotissement seront à la charge du Propriétaire.
Article 3 : Les parcelles issues de ce lotissement feront l’objet de paiement des frais de bornage suivant le taux en vigueur (200 000 F/parcelle pour les non-résidents et 35 000 F/parcelle pour les résidents).
Article 4 : Toutes les formalités administratives ; instructions, autorisations, délivrance des actes administratifs, frais de fonctionnement des services techniques, seront assurées par les services techniques compétents et la commune de Diamniadio.
Article 5 : Les parcelles issues de ce lotissement seront reparties comme suit ; 75 % des parcelles de ce lotissement appartiennent à la coopérative Espoir 2000.
Et les autres 25 % des parcelles qui restent seront destinés à la commune de Diamniadio.
Article 6 : Le présent protocole d’accord est conclu pour la durée nécessaire couvrant l’ensemble des phases du projet.
Article 7 : Pour l’exécution des présentes clauses, les parties éliront domicile.
Le maire à l’hôtel de ville de Diamniadio
La cosignataire dans les locaux de la mairie de Diamniadio Mamadou Moulaye GUEYE, maire de Diamniadio
Adama Emile DIOUF, président de la coopérative Espoir 2000
Selon les coopérants en action, la mairie n’a pas respecté ses engagements et pourtant, la coopérative lui a remis un chèque de 15 millions de FCFA afin de pouvoir obtenir son autorisation de lotir et les délibérations individuelles.
Une information que nous avons vérifiée auprès du bureau de la coopérative au cours de notre enquête. Et d’après le trésorier, Mamadou CISSE, Adama Emile DIOUF avait remis un chèque de 15 millions de FCFA (compte BHS) à la mairie de Diamniadio.
Mais ce qui demeure flou dans cette affaire, c’est que ce montant, versé au maire, ne fait l’objet d’aucune traçabilité.
Interrogé sur le fond du dossier de Dougar, le secrétaire général de la coopérative d’habitat Espoir 2000 dégage toutes ses responsabilités et semble ne pas être au courant de quoi que ce soit. « Le président, Adama Emile DIOUF, prenait des décisions sans consulter aucun membre du bureau. Je ne suis pas au courant de rien du tout. Il faut demander à sa femme. » A-t-il déclaré Lamine GUEYE, avant de nous confier que l’autorisation de lotir a été réglée finalement par lui-même.
Avant de contacter la femme du feu président Adama Emile DIOUF, on a pu d’abord vérifier ces informations livrées par le sieur GUEYE concernant l’obtention de l’autorisation de lotir, mais nos investigations nous ont permis de découvrir qu’effectivement, il y a bel et bien une autorisation de lotir en bonne et due forme pour le site de Dougar, mais Lamine GUEYE n’en est pour rien. Donc, les allégations du secrétaire général de la coopérative Espoir 2000 concernant cette autorisation ne sont pas du tout fondées.
En réalité, les coopérants doutent de l’existence d’un »deal » entre la mairie et les membres du bureau de leur coopérative. Après plusieurs tentatives de rencontres d’échanges avortées, ces derniers ont organisé une conférence de presse pour alerter les autorités avant que l’irréparable se produise.
Comme le défunt président travaillait en parfaite harmonie avec sa femme d’après nos sources, on a voulu vérifier toutes ces informations auprès d’elle, mais la veuve d’Adama Emile DIOUF a refusé de nous rencontrer ni de se prononcer sur le dossier.
Et pourtant, au cours de notre enquête, on a obtenu des éléments qui prouvent que juste après le décès de son mari, elle, madame DIOUF, avait envoyé des messages dans les panels de la coopérative pour déclarer, je cite, « tout ce qu’Adama DIOUF faisait pour la coopérative, il informait tous les membres du bureau. Il a toujours travaillé dans la transparence et dans la sincérité totale. »
Des propos qui semblent remettre en cause ce que le secrétaire général, Lamine GUEYE, avait dit au début de notre enquête : « le président prenait des décisions sans consulter le bureau. »
Au même moment, l’homme d’affaires Tahirou Seydou SARR les a amputés de 42 parcelles déjà clôturées aux yeux des autorités locales sans aucune raison valable, selon « Les coopérants en action. »
Pour sa part, la mairie a refusé de nous rencontrer afin d’apporter des réponses sur ces accusations. Nous avons pu échanger via des appels téléphoniques et des SMS à plusieurs reprises avec le chef de cabinet du maire de Diamniadio, en l’occurrence monsieur BADJI, mais ce dernier ne nous a pas donné l’opportunité d’interroger le premier magistrat de la ville de Diamniadio.
Face à cette situation préoccupante, les 407 familles du site de Dougar demandent l’aide des autorités compétentes afin d’obtenir leurs terrains légalement.
Par Aliou Badara DIENG