Fermeture des bases militaires françaises : »Prétexte » pour faire des suggestions…

J’ai toujours été de ceux qui posent la question de souveraineté et de dignité nationale me poussant toujours à combattre » les Africains choisis » qui servent d’intérimaires à ceux qui nous avaient colonisé, qui courbent l’échine devant l’Élysée et Matignon et caressent les enturbannés. Je suis pour toutes les souverainetés, car c’est une question de dignité nationale. Ceci étant, qu’on me permette de mettre une dose de réalisme et d’analyse concrète de contexte et de prendre les choses avec sérénité et intelligence. Je voudrais demander au Président Bassirou Diomaye Faye, de s’armer de sa lucidité, de sa patience, pour une bonne définition du Panafricanisme et de comprendre que nous ne vivons pas la même époque que Thomas Sankara et nous connaissons comment sa révolution s’est terminée et ce qu’est devenu son pays aujourd’hui. Le Sénégal est un petit pays, on peut le comparer à certaines villes du monde, mais est une grande puissance en ressources humaines et minières de qualité avec une position géographique et une histoire qui font qu’on ne saurait lui tourner le dos. Ces atouts sont à préserver de façon intelligente, car nous sommes dans un nouveau monde de gestion d’intérêts particuliers d’Etats avec une organisation des nations unies réduite comme le disait le général De Gaulle de la SDN, en » petit machin » qui ne peut plus régler les problèmes du monde. C’est pourquoi nous devons savoir préserver nos intérêts en prenant conscience de certaines réalités, nous n’avons pas encore tous les moyens et nous sommes dans une zone avec des voisins fragiles avec des frontières poreuses et des djihadistes aux alentours. Je suis pour la récupération des espaces occupés par les militaires français, mais je milite pour le renforcement de la collaboration militaire et de sa bonne redéfinition qui définirait les limites d’une présence qui n’égratignerait pas notre souveraineté. Il faut jamais être à l’écoute de certains jeunes fougueux qui sont animés d’esprits de contestation de tout et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Nous avons des généraux bien formés, je les chante toujours, car ils vendent bien notre pays à l’étranger, mais n’ont pas les armes nécessaires pour faire face aux djihadistes ou même à certaines catastrophes naturelles. La Zone ouest africaine est une zone fragile et nous venons de découvrir de nombreuses ressources minières de qualité qui attirent, d’où la nécessité d’une gestion intelligente de nos intérêts. Je demande au Président Diomaye et au Premier ministre Ousmane Sonko d’associer à toute prise de décision, nos diplomates en fonction et même ceux en retraite et nos généraux. Ils sont les seuls à pouvoir vous aider dans ce nouveau contexte. Ne tombez pas dans le populisme et dans les semblants de révolutions qui ne mèneront que vers le désastre et la désillusion. Respects à tous
Thierno LO
Ancien ministre