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Mon regard sur le discours d’Ousmane Sonko au Terra Meeting (Par Thierni LO)

J’ai suivi avec attention le discours du Premier ministre Ousmane Sonko au Terra Meeting. C’était un moment politique fort, à la fois porteur d’espoir et révélateur des défis qui nous attendent. Je souhaite en partager les points d’accord et de désaccord, dans un esprit de responsabilité républicaine.

Ce que je salue

J’ai d’abord apprécié son discours d’ouverture à toutes les forces vives du pays, en direction de celles et ceux qui sont propres, sans reproches, et qui veulent sincèrement travailler pour l’intérêt exclusif du Sénégal. Cette main tendue dépasse les appartenances partisanes et traduit une volonté d’unité nationale fondée sur l’éthique, la compétence et le service du bien commun.

Je partage également son appel à neutraliser le pouvoir de l’argent dans la politique. C’est un combat juste et nécessaire pour moraliser la vie publique et redonner sens à l’engagement. La politique doit être un acte de conviction, pas un instrument d’accumulation.

J’ai aussi salué l’appel à l’investissement humain, car c’est par la valorisation de nos ressources humaines que nous pourrons bâtir un développement durable, souverain et équitable.

Autre point fort : sa réflexion sur les questions de souveraineté et la relation avec les bailleurs de fonds. Sonko a rappelé avec raison que le Sénégal doit traiter d’égal à égal avec ses partenaires, dans le respect de nos priorités nationales.

J’ai également apprécié la reconnaissance claire de la posture présidentielle de Bassirou Diomaye Faye et le message adressé à ceux qui cherchent à les opposer. Cela témoigne d’un sens de la loyauté institutionnelle et d’une conscience des enjeux d’unité au sommet de l’État.

Enfin, la clarification sur les fonds politiques et spéciaux est une initiative salutaire. En parler ouvertement, c’est briser un tabou et instaurer une nouvelle culture de transparence dans la gestion publique.

Nos points de désaccord

Mais je relève aussi quelques points de désaccord ou de réserve, qui méritent d’être notés pour nourrir le débat public.

1. L’attaque contre le Conseil constitutionnel et la Cour suprême me paraît inappropriée. Ces institutions incarnent l’État de droit et doivent être respectées, même lorsqu’on souhaite les réformer. C’est en les renforçant, pas en les affaiblissant, que nous consoliderons la démocratie.

2. La demande de dissolution de l’APR pour des faits de mal gouvernance présumés me semble relever du domaine judiciaire. Seule la justice, indépendante, peut établir les responsabilités. C’est elle qui doit sanctionner, pas le discours politique.

3. L’annonce, au cours d’un meeting, que des ministres seront sortis du gouvernement est une maladresse. Les changements gouvernementaux relèvent exclusivement du Président de la République, garant du fonctionnement de l’exécutif.

4. Enfin, les courriers adressés par le Premier ministre au Président doivent être compris dans le cadre normal des relations gouvernementales, et non perçus comme des signaux de tension. Le respect des procédures institutionnelles est essentiel à la cohérence de l’action publique. A

En somme, j’ai trouvé le discours riche, volontariste et porteur d’un souffle nouveau.

Mais il gagnerait à maintenir une frontière claire entre le discours politique et la fonction gouvernementale.

Le Sénégal a besoin d’un État fort, juste et rassemblé, où la parole publique inspire confiance et cohésion.

 

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